Le 21 mars 2014 Gwénaël Le Goffic chauffeur-livreur d’aliment pour bétail de la coopérative agroalimentaire Nutréa-Trikalia de Plouisy mettait fin à ses jours sur son lieu de travail. Dès le départ, la Direction de l’entreprise avait cherché à se dédouaner de toute responsabilité dans cet acte alors même que Gwénaël avait déjà été victime d’un premier accident du travail le 2 janvier 2014 suivi d’une intoxication, en chargeant des « Big Bag » d’aliments médicamenteux destinés aux porcelets. Cette intoxication avait provoqué une réaction allergique aiguë, de brûlures au visage et aux yeux, entrainant par la suite une importante dégradation de sa santé et un état permanent de fatigue extrême. Malgré les multiples démarches des proches de Gwénaël, Nutréa-Triskalia refusera obstinément de communiquer les informations qui auraient permis de comprendre en partie, la genèse du drame. ( comptes-rendus des CHSCT, Document unique, Plan de prévention etc..). Finalement pour connaître la vérité et faire en sorte que justice soit rendue à Gwénaël, sa veuve Edith Le Goffic a été dans l’obligation de déposé un recours début 2015 devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Saint-Brieuc.
Dans un premier jugement rendu le 3 septembre 2015, le Tass reconnaissait que la mort de Gwénaël Le Goffic constituait bien un accident du travail au sens de l’article L 411-1 du Code de la sécurité sociale, ce qu’avait toujours refusé d’admettre la coopérative Nutréa-Triskalia et la Mutualité sociale Agricole d’Armorique.
Le 14 juin prochain, le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale devra statuer, cette fois-ci, sur la demande déposée par Edith Le Goffic et ses enfants, pour faire reconnaître que l’accident dont a été victime Gwénaël est bien la conséquence de la faute inexcusable de son employeur. Déjà condamnée par deux fois le 11 septembre 2014 pour fautes inexcusables de l’employeur après l’empoisonnement de deux autres salariés, collègues de travail de Gwénaël, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, la coopérative Nutréa-Triskalia va donc devoir s’expliquer, une nouvelle fois devant la justice. Elle devra dire pour quelles raisons elle mettait délibérément ses salariés en danger en ne respectant pas la législation concernant le transport des aliments-médicamenteux et encore moins les règles de sécurité et de protection prévues par le code du travail. Comme pour les précédents procès de « l’affaire Triskalia », ce sera Maître François Lafforgue, qui défendra les intérêts des victimes.
Pour soutenir Edith Le Goffic et ses enfants le 14 juin prochain devant le T.;A.S.S de Saint-Brieuc, l’Union Régionale Solidaires de Bretagne, le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest et le comité de soutien des victimes des pesticides de Triskalia appellent à un rassemblement à partir de 13h 30.
Soyons très nombreux pour soutenir d’Edith Le Goffic jeudi prochain !
Contacts : 06 80 95 85 17 - 06 73 19 56 07
Saint-Brieuc le 9 juin 2018
Rassemblement de soutien à Edith Le Goffic
Le 14/06/2018 à 13:30