L’Association, Les Amis du Monde diplomatique propose une rencontre-débat (entrée libre) : à partir d’articles du Monde diplomatique : Le siècle de Lénine, Serge HALIMI, octobre 2017, page 11 et le dossier 1917, pages 11 à 17.
- Le siècle de Lénine, Serge HALIMI octobre 2017 page 11;
- Priorité à l’éducation des masses, Nicolas FORNET, octobre 2017, pages :12-13 ;
- La lame de fond de la contestation sociale, Eric AUNOBLE, octobre 2017, pages : 12-13
Il y a cent ans : 1917, éclatait à PETROGRAD la révolution d’octobre, aujourd’hui Serge HALIMI, lui rend hommage et met les choses en perspective [en 1917, la première barbarie collective de l’humanité sévit depuis 3 ans] dans cet article : 1 / le point de départ et les débuts : « URSS : Union des républiques socialistes soviétiques. Au départ, le nom ne renvoie pas à un territoire mais à une idée : la révolution mondiale…. Internationaliste, le fondateur de l’Union soviétique l’est à n’en pas douter. Lénine a vécu une bonne part de sa vie de révolutionnaire professionnel en exil… Le chef bolchevique le rappellera plus tard : dès 1914, à rebours de la quasi-totalité des socialistes et des syndicalistes européens qui se laissèrent enrôler dans une « union sacrée » contre l’ennemi étranger, son parti « n’avait pas craint de préconiser la défaite de la monarchie tsariste et de stigmatiser une guerre entre deux rapaces impérialistes ». Aussi « Sitôt parvenus au pouvoir, les bolcheviks ont donc « proposé la paix à tous les peuples [et entrepris] tout ce qui était humainement possible pour hâter la révolution en Allemagne et dans les autres pays », persuadés que « … le salut, le relais, le secours doivent venir de l’étranger, des pays plus avancés, des prolétariats plus puissants, plus instruits politiquement…Pour se sauver, en signant le traité de Brest-Litovsk, le jeune État renonce à une partie de son territoire. Il cède de l’espace contre du temps, en espérant toujours la révolution en Europe… Mais c’est la contre-révolution qui s’active : au lieu de la « paix des travailleurs faite contre tous les capitalistes » réclamée par Lénine, dix corps expéditionnaires (États-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Serbie, Finlande, Roumanie, Turquie, Grèce, Japon) se portent au secours des armées « blanches » pour rétablir l’ordre ancien. La Russie révolutionnaire émerge victorieuse de cette nouvelle guerre en 1921, mais dévastée. Et mise à l’index par des puissances qui lui seront d’autant plus hostiles qu’elle n’a jamais dissimulé son intention de les renverser. Après Octobre, le capital a perdu le pouvoir sur le plus vaste territoire de la Terre [c’est nous qui soulignons] … C’est également l’ennemi intérieur, le fantassin discipliné d’une Internationale qui a Moscou pour capitale, la menace obsédante d’une révolution sociale. Ici, maintenant, ailleurs…Une espérance aussi, persistante nonobstant les flaques de sang qui vont jalonner son parcours » ; 2 / aujourd’hui : « … ce fait demeure en dépit de ses échecs, même dans ses formes les plus perverties, le système social qui a gouverné le tiers de la planète, le mouvement politique le plus important du siècle écoulé a signifié presque partout l’abolition de la propriété capitaliste, le développement de l’instruction, la santé gratuite, une émancipation des femmes, l’appui — diplomatique, militaire, financier, technique — apporté à la plupart des luttes anticoloniales et aux États indépendants… Sans oublier « une entreprise inédite de promotion politique des classes populaires » qui propulsera « des ouvriers et des paysans dans des instances de pouvoir réservées jusque-là aux seuls représentants de la bourgeoisie… Après Moscou, Davos ? La faillite du modèle soviétique a précipité le triomphe d’un autre universalisme, mais de sens contraire, celui des classes possédantes… depuis 1988 l’augmentation de la richesse globale provoque celle des inégalités, alors qu’après 1914 c’était l’inverse… ». [Mythe d’Octobre, crainte d’une révolution] … «… les contreparties malheureuses de la « mondialisation heureuse » se sont multipliées : restauration sociale, « droit d’ingérence » occidental, privatisation des services publics, disqualification de tout projet révolutionnaire — communiste, anarchiste, autogestionnaire… » « … La « fin du communisme » a paru trancher le grand débat qui opposa les deux principaux courants de la gauche internationale après la révolution russe, la défaite d’un des protagonistes …[signifie]… la revanche de la social-démocratie ». Questions pour un débat : 1 / L’universalisme des classes possédantes doit-il faire renoncer à tout projet révolutionnaire ?
2 / L’éducation (venue ?) des masses suffit-elle pour développer une émancipation ?
Voir articles :
le-diplo.-la-lame-de-fond...-octobre-2017.docx (20.03 Ko)
le-diplo.-le-siecle-de-lenine-octo.-2017.docx (20.33 Ko)
le-diplo.-priorite-a-l-education-octobre-2017.docx (18.9 Ko)